La communauté de Findhorn : un paradis spirituel et écologique en Ecosse
La Fondation Findhorn, qui fait partie des 500 écovillages existant à travers le monde, a vu le jour en Écosse. Installée il y a tout juste 50 ans par Eileen Caddy, Peter Caddy et Dorothy Maclean, elle constitue une communauté ouverte, spirituelle et écologique unique au monde. Régulièrement, des visiteurs du monde entier viennent s’y ressourcer et s’en inspirer.
Environ cinq cents personnes vivent dans cette communauté du nord de l’Écosse, vivant du jardinage et des différents ateliers de découverte de soi, des autres et de la nature : enseignements holistiques, ennéagramme, résolution des conflits, jeu de la transformation… Tous les ans, plus de 10 000 visiteurs viennent y suivre une « semaine d’expérience » au cours de laquelle ils partagent la vie communautaire et ses activités.
« Le succès de Findhorn réside dans son empreinte écologique réduite (2,6 hectares par personne), mesurée en collaboration avec le Stockholm Environment Institute de York et l’écoquartier londonien de Bed Zed. Ce résultat repose sur de nombreuses initiatives.
« Par exemple, les jardins communautaires de Cullerne sont cultivés sur 3 hectares selon les principes de la permaculture. Ils offrent 30 variétés de légumes différents chaque année qui sont livrés aux abonnés sous forme de paniers via l’association Earth Share. « Une partie de la production alimente les cuisines du centre communautaire. Les déchets organiques servent aux différents composts, les résidus étant envoyés aux agriculteurs du coin.
« Quatre éoliennes permettent à Findhorn d’être auto-suffisant en électricité et de reverser un excédent au réseau national britannique. Un projet de chaudière à bois est en cours pour chauffer les parties communautaires.
« Les eaux usées sont retraitées sur place selon un processus naturel basé sur les bactéries, The living machine ».
Guidés par les « esprits de la nature »
Les fondateurs Eileen et Peter Caddy, photographiés il y a 50 ans par Paris-Match.
Le 17 novembre 1962, un groupe de quelques personnes vient s’installer dans deux caravanes dans le parc de Findhorn, village d’Écosse. Le lieu, battu par des vents violents et ceinturé de dunes où ne poussent que du chiendent et des ajoncs, est inhospitalier et réputé peu fertile, voire incultivable. Qu’à cela ne tienne ! Se disant guidé par le Divin, le groupe s’y installe, logeant dans des caravanes. Totalement inexpérimenté, il s’essaie au jardinage sans grand succès avant, en désespoir de cause, de s’en remettre à la nature et à ses « esprits », les devas. S’ensuit une extraordinaire période où des choux géants ( de 20 kg !) sortent de terre, dont même les reporters de Paris-Match viennent prendre des photos. Les paysans des alentours, qui se battent avec la terre pour n’en retirer que de chétifs légumes, sont sidérés.
La petite communauté y gagne soudain une réputation internationale qu’elle met à profit pour évoluer sans cesse et accueillir des pèlerins de partout.
De la peur à la confiance
Reino Lehtinen est un des correspondants français de Findhorn.
Cinquante plus tard, ce temple spirituel écologique à ciel ouvert rayonne toujours, plus discrètement certes, mais sans doute plus profondément. L’éditeur Yves Michel en est une personne relais en France, tout comme Reino Lehtinen que nous avons interrogé. Installé à Blois, ce Finlandais de 72 ans préside également l’association Voix Libres qui cherche à prévenir et éradiquer le travail des enfants en Bolivie. Ancien éducateur en santé et nourriture, il organise des stages de yoga et multiplie les conférences. Avec au cœur une petite lumière qui s’était allumée en 1967, quand il vivait dans une cabane près d’Helsinki. Une lumière qui n’a cessé de croître depuis sa rencontre avec Findhorn : « Des milliers de personnes ont été comme moi marquées et changées par cette expérience. C’est bon de se sentir relié avec toute la biosphère. J’en retire un plus grand sentiment de liberté et de responsabilité. Par notre conscience, notre âme, nous sommes connectés à l’intérieur de nous-mêmes, à notre corps, mais aussi avec toute la nature, toute la vie. Notre conscience n’est pas le simple produit de notre cerveau. L’homme n’est pas qu’un corps. A trop s’identifier à son corps, l’homme attache ses pensées à lui et nourrit ainsi la peur de la pauvreté, de la vieillesse. Findhorn nous éveille très concrètement à une autre réalité, grâce à laquelle nous pouvons passer de la peur à la confiance ».
Aujourd’hui, deux membres de la communauté de Findhorn sont représentants permanents au sein de l’ONU.